degeler
Prononciation : dé-je-lé. La syllabe ge prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : je dégèle ; jeNature : v. a.
1Faire fondre ce qui était gelé. Le vent du sud a dégelé la rivière.
Si l'on fait dégeler trop précipitamment des fruits, ils se pourrissent à l'instant
, BUFF.
, Exp. sur les végét. 4e mém.
2Familièrement, réchauffer.
Il fallut tous les fagots de la petite maison pour le dégeler
, HAMILT.
, Gramm. 9
Fig.
D'Antin obtint le gouvernement d'Orléanais ; il en fut si transporté qu'il s'écria qu'il était dégelé, que le sort était levé
, SAINT-SIMON
, 187, 243
3V. n. La rivière dégèle.
Impersonnellement. Il dégèle, le temps s'est mis au dégel. Il a dégelé cette nuit.
Fig. et populairement, mourir. Le pauvre diable a dégelé cette nuit, est dégelé depuis hier ; par comparaison à un fruit gelé qui, se dégelant, se pourrit.
4Se dégeler, v. réfl. Cesser d'être gelé. Les fontaines commencent à se dégeler.
Dégeler, pris neutralement et impersonnellement, ne se construit qu'avec l'auxiliaire avoir : il a dégelé cette nuit. Autrement il se construit avec l'auxiliaire avoir, quand on exprime l'action : ces pommes gelées ont dégelé sans se gâter ; avec l'auxiliaire être, quand on exprime l'état : ces pommes sont dégelées.
XIIIe s.
Quant il [les clercs] ont bien le pueple à leur pooir pelé, Et il ont de l'avoir assez amoncelé, Adonc sunt des prelas bel et gent apelé ; Lors reprennent estat quant il sunt desgelé
, J. DE MEUNG
, Test. 636
XVe s.
Mais tost mon esprit se desgelle Lorsque je mouille le gosier, Et je me remets en cervelle Pots et verres à manier
, BASSELIN
, LVIII
Dé.... préfixe, et geler ; bourguig. déjallai.
DÉGELER. Ajoutez :
5En parlant d'une personne, se réchauffer.
Mon âge a de la froideur assez sans en chercher ailleurs ; à grand'peine puis-je dégeler au mois de juillet
, MALH.
, Lexique, éd. L. Lalanne.